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Tout le monde connaît le fameux Diaphragme, ce muscle qui nous permet de respirer, d’oxygéner le sang et d’éliminer les toxines (CO2 notamment) de notre organisme. Le diaphragme est une véritable cloison qui sépare le thorax de l’abdomen. Il est en relation avec de multiples autres tissus : foie, reins, sternum, côtes, lombaires, fascia endothoracique, fascia transversalis, plèvre, péritoine, artère aorte, veine cave caudale, œsophage, nerf vague, etc. C’est donc un carrefour où peuvent s’accumuler de nombreuses tensions, d’où l’importance qu’il soit libre de fonctionner afin de ne pas entraver la santé.

Mais saviez vous qu’il existe d’autres diaphragmes ?

Je m’explique. En ostéopathie, un diaphragme correspond à un ensemble de fascias constituant un carrefour (nerf, vaisseaux, organes, système lymphatique…). Comme je l’ai souligné plus haut pour le diaphragme respiratoire, ce sont des zones charnières qui subissent de nombreuses contraintes biomécaniques en raison des multiples liens qu’ils entretiennent avec les autres structures. On parle aussi de « zones d’amortissement fascial ».

Le Diaphragme cervical ou cervico-céphalique :

Il correspond à la convergence des méninges (crâniennes et rachidiennes), des fascias cervicaux et des organes de la jonction cervico-céphalique (nuque, appareil hyoïdien, pharynx, larynx, poches gutturales, thyroïde).

L’appareil hyoïdien étant suspendu entre le crâne (articulation temporo-hyoïdienne), la face et le cou c’est le point de convergence des tensions. Il est donc primordial de vérifier les diverses articulations intrinsèques de cet os hyoïde mais également s’il n’y a pas présence d’adhérences ou de fibroses pouvant entraver son mouvement.

Enfin, la proximité de ce diaphragme avec l’origine du MRP (mouvement respiratoire primaire) rend son examen incontournable dans le diagnostic ostéopathique. Il doit être libre de toute tension afin que l’énergie de vie puisse circuler à travers le MRP au niveau du liquide céphalo-rachidien.

Les symptômes d’un verrouillage du diaphragme cervico-céphalique sont nombreux : toux récidivantes, cornage laryngé, affection récurrente des poches gutturales, bronchite chronique, hoquets intempestifs…

Le Diaphragme de l’entrée de la poitrine ou cervico-thoracique :

Il est délimité par un cadre osseux étroit :
– dorsalement par la charnière cervico-thoracique (C7/T1)
– latéralement par les deux premières côtes (K1)
– ventralement par l’extrémité crâniale du sternum

Et comprend des structures :
– nerveuses : ganglion stellaire, plexus brachial, nerfs phréniques, nerfs vagues, troncs sympathiques
– vasculaires : tronc brachiocéphalique (qui donne ensuite artère carotide commune et artère subclavière) et veine jugulaire externe
– viscérales : pôle crânial des poumons, trachée, œsophage
– lymphatiques : nœuds lymphatiques de la zone et thymus thoracique chez le jeune
– médiastin crânial

C’est une zone d’ « articulation » d’une dizaine de fascias ce qui en fait une zone d’ancrage, de transmission et d’équilibrage des tensions entre les chaînes dorsale et ventrale.

Rappel :

– chaîne dorsale : crêtes iliaques du bassin/sacrum -> muscle erector spinae et ses divisions -> garrot -> muscles cervicaux dorsaux -> crâne

– chaîne ventrale : partie crâniale du plancher du bassin -> muscle droit de l’abdomen -> processus xiphoïde du sternum -> muscle transverse du thorax -> manubrium sternal -> muscles cervicaux ventraux -> crâne

Un verrouillage articulaire de cette zone (C7/T1, K1, sternum, garrot) entraînera une perturbation de l’activité des structures du diaphragme cervico-thoracique et une modification de l’équilibre entre les chaînes dorsale et ventrale, c’est donc une zone charnière qui joue un rôle tant en statique pour maintenir la posture qu’en dynamique pour amortir et transmettre le mouvement, à ne pas oublier dans le traitement ostéopathique !

Le Diaphragme respiratoire :

Comme je l’ai déjà souligné en introduisant le sujet, c’est le muscle de la respiration, il initie le mouvement inspiratoire, il possède un fonctionnement quasi-autonome, la majorité du temps indépendant de notre volonté, en effet nous continuons de respirer même pendant notre sommeil.

De plus, c’est une cloison centrale qui est située entre les fascias du thorax qui le relie au crâne et ceux de l’abdomen avec le poids des viscères qui le relie à la queue. Il est donc tiraillé entre les tensions des deux extrémités du corps ou pôles crânien et sacré ! C’est donc un centre d’équilibre régulateur entre des tensions contraires.

Le Diaphragme pelvien :

On peut le subdiviser en 2 parties :

La ceinture de l’entrée du bassin constitué les articulations sacro-iliaques et lombo-sacrée. Le sacrum est la pièce maitresse de ce diaphragme, il permet de transmettre la force de propulsion des postérieurs au dos et d’amortir les chocs. Ventralement on retrouve également la terminaison des systèmes digestif (rectum), urinaire (vessie) et génital. Directement relié au diaphragme cervico-céphalique par les méninges, c’est un centre important de l’axe crânio-sacré.

Le diaphragme du petit bassin constitué par le périnée. Il est intéressant de souligner les ressemblances avec son « grand frère » le diaphragme respiratoire. Deux coupoles, inversement orientées, qui se font face comme pour se répondre et permettre l’équilibrage et la régulation des pressions et tensions abdominales.

Conclusion :

Après ce petit article, vous savez maintenant qu’il n’existe pas un mais DES diaphragmes qui sont des zones d’équilibrage, de régulation et de continuité de l’organisme. Leur bon fonctionnement est donc primordial pour la bonne santé du corps. L’examen ostéopathique de ces structures est donc incontournable, ainsi vous comprendrez un peu plus l’importance et l’attachement tout particulier que j’accorde à ces « carrefours de vie » !

Prochainement, un petit article pour vous en dire plus sur les fascias, ces structures merveilleuses qui permettent de conduire l’énergie et la vie dans tout l’organisme…